On parle souvent de noblesse d'esprit, de loyauté ou même d'un code d'honneur des grands chefs de cuisine. Cette "déontologie" peut parfois tourner à la religion et même aller jusqu'au sacrifice de la personne.
L'exemple chevaleresque le plus parlant est celui de François Vatel, 1631-1671, pâtissier traiteur
D'abord au service de l'exubérant Fouquet, surintendant des finances de Louis XIV, il fut responsable de l'organisation d'une fête majestueuse pour le roi à Vaux-le-Vicomte (ce qui signa l'enfermement à vie de Fouquet, par la jalousie de Louis XIV, qui n'aurait pas eu, à cette époque, les finances nécessaires pour organiser pareil réception!).
Vatel trouvera une place auprès du prince Louis II de Bourbon-Condé, à Chantilly (pour l'anecdote, la crème chantilly est de sa création). Il y deviendra responsable de tout ce qui se mange dans le château... Après un peu moins de 10ans à son service, il se voit la responsabilité de l'organisation d'une fête de 3 jours avec un invité de marque: le Roi! (Il s'agissait, pour le Grand Condé, de faire un retour en grâce envers celui qu'il avait tenté d'éliminer pendant la Fronde). Donc les festivités démarrent, sans problème, sauf que, le lendemain il ne voit toujours pas arriver le poisson venant directement de Boulogne-sur-Mer. Après une longue attente et voyant son honneur perdu, Vatel se suicidera avec son épée...
Une vieille histoire, me direz vous... Mais, n'oublions pas que Bernard Loiseau s'est suicidé en 2003 pour des raisons encore floues, après un échec de projet et des critiques assassines... Un honneur touché?
Pour finir, la marchandise que Vatel attendait a fini par arriver juste à temps pour que la fête soit réussite et que le pardon du Roi soit accordé...
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